Un jour au bureau vous êtes passionné par ce que vous faites, à trois heures vous réalisez que vous avez faim et vous mangez vite un sandwich, à six heures vous arrêtez après avoir travaillé huit heures. Vous êtes surpris de la quantité de travail que vous avez fournie. Vous vous sentez fatigué, mais c'est une bonne fatigue et après une nuit de sommeil vous continuerez demain.
Au bureau votre chef direct vous demande de faire un travail très urgent. Vous estimez ce travail très important et vous y mettez toute votre puissance de travail. Après cinq heures de concentration vous êtes épuisé et vous continuerez demain après vous être reposé.
Au bureau on vous demande de faire un travail très urgent. Vous estimez que ce n'est pas si important que cela, mais vous y mettez quand même toute votre puissance de travail pour satisfaire votre chef. Après huit heures de travail intense vous n'avez plus envie de continuer et vous rentrez normalement chez vous.
Au bureau votre chef, qui ne vous aime pas beaucoup, vous demande de faire un travail urgent. Vous estimez que ce n'est pas si important que cela, mais vous y mettez quand même toute votre puissance de travail pour ne pas mécontenter votre chef. Après dix heures de travail vous êtes épuisé et vous rentrez chez vous avec un sentiment de culpabilité.
Au bureau vous travaillez normalement. En fin de journée vous rentrez chez vous et vous êtes en forme pour tondre votre pelouse.
Au bureau un travail normal vous attend. Mais des ouvriers démolissent l'immeuble voisin au marteau-pic. Le bruit est insupportable, vous ne savez pas travailler et après six heures de travail vous rentrez chez vous avec l'accord de votre chef et vous tondez votre pelouse.
Au bureau un travail normal vous attend. Mais des ouvriers démolissent l'immeuble voisin au marteau-pic. Le bruit est insupportable, vous ne savez pas travailler et vous n'osez pas vous plaindre. Vous faîtes deux heures supplémentaires, vous n'avez pratiquement rien fait et vous êtes épuisé.
Aujourd'hui c'est dimanche. Je vais réfléchir à mes problèmes. Si je ne trouve pas une solution ce sera la catastrophe et je me concentre. Les cinq premières heures tout va bien, mais après je me sens de plus en plus mal.
Aujourd'hui c'est dimanche. Je vais réfléchir à mes problèmes. Si je ne trouve pas une solution ce ne sera pas une catastrophe mais je dois quand même les résoudre, et je me concentre. Après quatre heures de réflexion intense j'arrête et je vais tondre ma pelouse.
Aujourd'hui c'est dimanche. Je vais réfléchir à mes problèmes. Si je ne trouve pas une solution ce sera la catastrophe. Je réfléchis posément en prenant mon temps, en effet si la catastrophe arrive ce sera dans le futur. Je décide d'arrêter de réfléchir après huit heures, et je vais tondre ma pelouse.
Certaines situations correspondent à un état de stress. Y a-t-il moyen de savoir quand je suis en état de stress? Y a-t-il moyen de trouver des éléments qui décrivent toutes ces situations?
Pendant la durée de l'action l'individu dépense de l'énergie et cette énergie doit être renouvelée journellement. La quantité d'énergie disponible par journée est plus ou moins la même pour tout individu en bonne santé, mais cette énergie est limitée dans le temps. Lorsque toute l'énergie disponible est dépensée, l'action s'arrête.
Réaliser une action demande de lui consacrer une certaine puissance, une certaine quantité d'énergie par unité de temps. L'intensité de la puissance dépend de l'état du système nerveux de l'individu et est fonction de l'énergie déjà dépensée. Lorsque la quantité d'énergie dépensée dépasse un certain seuil, l'intensité de la puissance consacrée à l'action diminue par le processus d'inhibition. Nous pouvons considérer ce processus comme un incident, comme une attribution de valeur qui diminue la valeur de la motivation. Lorsqu'après un certain temps la valeur de la motivation aura diminué jusqu'à l'indifférence, l'action s'arrêtera sans que l'individu n'aie dépassé ses capacités physiques et nerveuses.
La motivation est une attribution de valeur qui déclenche l'action. Mais dans son environnement l'individu subit des incidents auxquels il attribue des valeurs. Ces valeurs diminuent la valeur de la motivation comme la valeur d'inhibition et ont pour effet que l'indifférence sera atteinte et l'action arrêtée plus rapidement afin que l'individu ne dépasse pas ses capacités.
Or dans la réalité on constate que certains individus dépassent leurs capacités, qu'ils ont du courage, mais que certains les dépassent tellement ou tellement longtemps qu'ils sont dans un état de stress. L'action n'est plus due à la motivation mais à l'effort.
L'effort correspond à l'attribution d'une valeur fictive à la punition. Par exemple un sportif au départ d'une course est motivé pour gagner la première place sur le podium.En cours de course il se rend compte qu'il n'atteindra pas la première place mais qu'il peut être classé troisième ou quatrième. Après un certain temps le processus d'inhibition lui signale qu'il atteint le seuil d'inhibition, son rythme se ralenti et il passe de la troisième à la quatrième place. S'il dispose encore d'énergie et s'il pense à la punition que serait le fait de ne pas être sur le podium, c'est à dire dans les trois premiers, il fait un effort et consacre plus de puissance à son action. Le sportif n'est pas stressé, il fait un effort, il dépasse une fois ses capacités.
Le stress correspond à l'attribution d'une valeur potentielle à la punition et à la répétition de l'effort. Si l'effort est répété c'est parce que lors des efforts précédents un échec a été rencontré, que sa conséquence a été subie, et qu'à ce moment une valeur réelle a été attribuée. La punition qui au départ était composée de concepts, contient maintenant une partie de réalité et est composée d'images. Si lors des efforts précédents des échecs avaient été rencontrés et aucune conséquence subie, la valeur fictive attribuée à la punition seraient devenue l'indifférence et aucun effort ne serait fait dans le futur.
L'attribution d'une valeur potentielle à la punition peut être due à la transformation de la valeur réelle de la punition subie en valeur potentielle et aussi à l'association de la punition à une autre punition subie dans le passé.
Si la motivation produit une impression désagréable, si sa valeur est faible, l'action sera la fuite qui supprimera cette valeur. Mais la fuite peut avoir des conséquences désagréables. L'individu par un jugement de valeur choisira la valeur la moins faible, l'impression la moins désagréable.
C'est ce qui se passe lors de la réflexion. l'individu a un problème qui crée une impression désagréable ou une attribution de valeur faible. La fuite peut éliminer cette impression désagréable, mais les conséquences de la fuite peuvent créer une impression encore plus désagréable. Dans ce cas l'individu choisira de solutionner le problème par la réflexion. Nous constatons que la réflexion est toujours un effort.