L'information et le savoir

Introduction

Signe et signal    Donnée   Information-signe    Information-signal

Connaissance     Connaissance cognitive    Connaissance affective

Savoir action    Savoir compréhension    Savoir entendement

Modes de pensée opérationnels concret et formel

Savoir faire

Action, pensée et information

Pensée mathématique   Pensée spirituelle   Pensée logique   Pensée scientifique   Pensée ésotérique

Introduction

Le dictionnaire donne les définitions suivantes de l'information: documentation sur une chose, renseignement élémentaire susceptible d'être transmis et conservé grâce à un support et un code, élément de connaissance. En cybernétique la définition est: facteur qualitatif désignant la position d'un système et éventuellement transmis à un autre sytème. En communication la quantité d'information est définie comme la mesure quantitative de l'incertitude d'un message en fonction du degré de probabilité de chaque signal composant ce message. Quelles sont les relations entre information, savoir et action?

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information, savoir et action

Signe et signal

Un signe est un symbole (être ou objet qui représente une chose abstraite) qui exprime un objet mental. Un signe exprime la représentation d'une chose, d'un fait ou d'un processus. La signification d'un signe est définie conventionnellement par des règles établies et admises par un groupe d'individus.

Le signe se présente sous la forme d'une chose (écriture, braille) ou d'un fait, l'état d'une chose, (langage des sourds-muets, informatique 0 ou1).

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signe

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signal

Il ne faut pas confondre "signe" avec "signal". Un signal est la variation ou la différence d'état d'une chose de nature quelconque grâce à laquelle, dans un sytème, un élément influence un autre élément. Il y a un émetteur et un récepteur. Dans le cas d'un régulateur de niveau, le signal est la variation du niveau Nt transmise au mécanisme de contrôle.  Dans le cas des êtres vivants, un signal émis est la variation d'une partie ou de la position du corps grâce à laquelle un individu influence un autre individu. L'influence d'un signal se traduit par une action.

Si le signal déclenche un processus d'action, le signe est utilisé dans le processus de pensée. Nous avons appelé "esprit" le processus qui se passe dans le cerveau. Il existe deux processus différents dans le cerveau. L'esprit-action appelé aussi zombie est le processus relatif à l'action suite à la réception d'un signal. L'esprit-pensée est le processus relatif à la pensée.Il existe un troisième processus qui gère le fonctionnement du corps et que nous pourrions appelé homéostasie. Ces trois processus sont intimement reliés, mais, dans le cadre de cette réflexion, nous ne considérerons pas la relation avec l'homéostasie, relation qui fait plutôt partie de l'analyse des conséquences du stress.

Une expérience réalisée par Mel Goodale, psychologue à University of Western Ontario in London, Ontario, nous donne quelque éclaircie sur la différence entre les deux processus. L'expérience consiste à présenter des jetons disposés de la façon suivante.

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expérience de Goodale

Lorsqu'on demande à des individus de juger la dimension des deux jetons intérieurs, tous répondent que le jeton intérieur gauche est plus petit que le jeton intérieur droit. Lorsqu'on demande aux mêmes individus de prendre les jetons intérieurs, on constate qu'au moment de saisir les jetons, l'écartement des doigts est identique pour les deux jetons. Lorsqu'on demande aux individus de montrer la dimension des jetons intérieurs en écartant les doigts sans saisir l'objet, l'écartement correspondant au jeton intérieur gauche est plus petit.

Le zombie sait des choses que l'esprit-pensée ne sait pas. Ce fait est confirmé par le comportement particulier de personnes ayant subi des accidents cérébraux et qui par exemple ne peuvent pas voir des objets mais peuvent les saisir. 

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Donnée

Une donnée est un signe représentant l'observation d'une propriété d'une chose, d'un fait ou d'un processus. La propriété est première si le signe définit la chose, dans ce cas il occupe la place du sujet dans une proposition. La propriété est seconde si le signe définit un attribut de la chose.

S'il y a observation c'est qu'il y a un observateur. Les propriétés et les données sont supposées extérieures à l'observateur. Les propriétés sont supposées appartenir à un système. Les données expriment une relation de l'observateur avec un système.

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données

L'observateur est extérieur au système. Un régulateur de niveau est un système conçu pour maintenir un niveau No constant. Il est également conçu pour mesurer le niveau variable Nt. No et Nt sont des données pour un homme qui observe un régulateur de niveau.

Une donnée peut être déduite d'autres données. Dans ce cas elle représente la possibilité d'observation d'une propriété possible. Il se peut qu'il n'y ait pas de possibilité d'observer directement cette propriété. Il se peut que la propriété soit une cause qui produit un effet et que seul cet effet soit observable. Dans ce cas cette donnée est dite vraie si la propriété ou l'effet est observé par l'expérimentation.

Les données sont extérieures à l'observateur et au système. Elles peuvent être formattées et enregistrées sur un support. Le support est transmissible entre un émetteur et un récepteur.

Un ordinateur peut mémoriser les données qui lui sont données et celles qu'il a traité dans une base de données. Un ordinateur peut traiter les données mieux qu'un homme car il n'attribue aucune valeur. Il organise les données suivant des critères logiques et n'applique aucun jugement de valeur.

L'homme a la faculté de s'observer lui-même. Il peut être à la fois observateur et système ou élément d'un système.

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Information

Une information est une donnée avec un contexte, reprenant d'autres données relatives à l'environnement de l'observation. Le mot "information" a malheureusement deux significations suivant que l'on parle de signe ou de signal.

Information-signe

Une information est une donnée avec un contexte, reprenant d'autres données relatives à l'environnement de l'observation. Une information est un ensemble de données représentant l'observation d'une chose, d'un fait ou d'un processus.

signes             mots, chiffres

données          nombre d'habitants

information      nombre d'habitants en Belgique, en France, en Allemagne

                     rapport du nombre d'habitants en Belgique au nombre d'habitants en France

 

signes           lettres, chiffres: No, Nt, t

données    t: temps

                    No: niveau à atteindre

                    Nt: niveau actuel à l'instant t

information    No/Nt, Nt - No, Nt = No, No - Nt = 0, No/Nt = 1

 

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information-signe

L'information est extérieure à l'observateur.

L'information est à l'extérieur d'un système par rapport à un observateur. La consigne de niveau "No" est une donnée, le niveau "Nt" est une donnée, la différence de niveau "Nt-No" est une information qui est à l'extérieur du système régulateur de niveau pour un observateur. Nous pouvons installer un enregistreur de niveau en fonction du temps. Cet enregistreur n'est pas un observateur mais un autre système. Le niveau enregistré en fonction du temps est une information, une donnée Nt dans un contexte temps. Cette information est extérieure au système enregistreur.

L'information est une donnée dans un contexte. Par exemple: "la couleur d'un objet" est une information. La couleur est une donnée dans le contexte de l'objet. La couleur est attribuée à l'objet et est considérée comme une propriété seconde de l'objet. Dans le mode de pensée classique, tout se passe comme si cette propriété appartenait à l'objet et l'information-signe permet de décrire l'objet.

Mais en réalité la couleur elle-même est une information; c'est une donnée dans un contexte non exprimé. Ce contexte non exprimé est constitué de la source de lumière incidente sur l'objet, et de l'observateur qui observe la lumière réfléchie par l'objet. L'observateur observe un fait qui dépend d'abord de sa capacité d'observation: un daltonien observera une couleur différente des autres individus. L'observateur observe un fait dans un contexte d'expérience: une maison blanche n'a pas la même couleur à midi qu'au coucher du soleil. L'observateur est en droit de dire que ce fait observé est une relation entre le contexte d'expérience, la capacité d'observation de l'observateur et quelque chose, ce quelque chose n'étant pas l'objet. Si nous choisissons par convention un observateur standard, et si le contexte de l'expérience couvre toutes les possibilités de lumière incidente sur l'objet, nous obtenons un ensemble d'observations qui permet de prédire une observation. Il ne nous est pas possible de décrire ce quelque chose comme un objet reconnu par nos sens, mais nous pouvons l'exprimer par le pouvoir d'absorption de la surface de l'objet, qui est une relation entre la lumière incidente et la lumière réfléchie. Dans le mode de pensée formel on parle d'observables de relations  entre éléments d'un phénomène.

Comme l'information sert à la fois à décrire un objet et à prédire une observation, les modes de pensée concret et formel sont souvent mélangés dans le langage du fait des constructions grammaticales. Il est plus simple de parler des propriétés d'un atome sous forme d'un attribut du sujet, même si on ne sait pas décrire un atome et que les seules informations que nous possédons sont des observables.

Une information s'exprime par une phrase comprenant un sujet et un ou des attributs, ou par une équation mathématique, pour autant que les variables représentent des données. L'information élémentaire se construit par une question comportant un sujet et un attribut et dont la réponse est "oui" ou "non" suivant le principe du tiers exclu. Ce "oui" ou "non" correspond à une quantité d'information unitaire de 1 bit.

L'information élémentaire définit une propriété. Quelle est la quantité d'information nécessaire pour décrire un système, pour décrire toutes ses propriétés? Un système en équilibre demande peu d'information. Un système complexe, tel une cellule, demande énormément d'information, plus que le cerveau humain ne peut traiter en un temps raisonnable. Décrire Dieu demanderait une quantité d'information infinie, puisqu'il est supposé posséder une infinité de qualités.

Mais, l'information est-elle toujours disponible pour décrire un système? Dans le cas de Dieu elle ne l'est pas car il y trop d'information à traiter. Dans le monde des atomes qui échappe à nos sens, il semble qu'elle ne le soit pas non plus. Le principe du tiers exclu n'est plus applicable puisqu'un objet peut être dans deux états différents au même instant. Dans un article paru dans New Scientist, le 17 février 2001, l'auteur cite Anton Zeilinger de l'Université de Vienne qui pose la question "que peut-on dire d'un système élémentaire?" au lieu de "qu'est-ce qu'un système élémentaire?". La  réponse est "un système élémentaire ne permet d'exprimer qu'une quantité d'information de 1 bit, correspondant à un quantum d'information". Prenons par exemple la mesure du spin d'un électron qui pour Zeilinger constitue un système élémentaire. La quantité d'information obtenue par la mesure du spin est de 1 bit, le spin pouvant être "dans la direction de l'axe de mesure" ou "dans la direction inverse de l'axe de mesure. Si on mesure le spin pour un axe vertical z, la quantité d'information disponible de 1 bit est utilisée. Il n'est plus possible d'obtenir des informations pour les deux axes horizontaux x et y et nous disons que le spin mesuré pour ces deux axes est aléatoire: il peut aussi bien être dans la direction de l'axe que dans la direction inverse. Zeilinger propose qu'un système composé de N systèmes élémentaires permet d'exprimer une quantité d'information de N bits.

Un ordinateur peut, aujourd'hui mémoriser et traiter des informations dans ce qu'on appelle une base de connaissance et qui devrait plutôt s'appeler une base d'information. L'information consiste dans l'enregistrement de données dans un contexte, de faits, l'information étant encodée dans des expressions de langage. L'ordinateur peut rechercher l'information logiquement ou, par l'intermédiaire d'un programme de gestion des connaissances basé sur des réseaux de neurones, associer des données et présenter ainsi de nouvelles informations sous forme de texte. L'ordinateur ne crée pas des connaissances, car le sens de la nouvelle information est donné par la personne qui interprète le résultat. Toutefois, si toutes les personnes interprètent le résultat de façon identique, on peut dire qu'elles donnent le même sens à l'information et dans ce cas on peut parler de connaissance. 

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Information-signal

Une information est la variation ou la différence d'état d'une chose par rapport à une référence.

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information-signal

La référence est la consigne de niveau et l'information est la différence de niveau. Le signal déclenche une action sans qu'il y ait besoin d'utiliser les signes "No" et "Nt-No". Lorsque le niveau de référence est atteint  le régulateur ferme la valve.

Les informations d'un système peuvent être transmises à un autre système. La communication dépend de la définition des systèmes.

L'information ou le signal est extérieur à l'observateur.

L'information ou le signal est à l'intérieur d'un système par rapport à un observateur.

signal             Nt: niveau variable en fonction du temps

information     Nt - No: différence de niveau par rapport à une référence No 

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Connaissance

Une donnée est exprimée par un mot ou un signe et elle exprime une chose, un fait ou un processus. Cette chose, ce fait ou ce processus est représenté par un objet mental. Le mot est représenté par un objet mental-signe. Le signe possède une signification si l'objet mental-signe est associé à un objet mental.

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qu'est ce que c'est?

Mais il se peut qu'un objet mental signe puisse être associé à plusieurs objets mentaux. Un signe, un mot, peut avoir plusieurs significations. "Antenne" signifie un organe d'un insecte et aussi un conducteur permettant l'émission d'ondes radio-électriques. Dans ce cas l'objet mental signe représente une donnée. Il ne représente pas une information car il n'y a pas de contexte.

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qu'est ce que c'est?

Une information, une donnée dans un contexte, est exprimée par une proposition, par un ensemble de signes ou de mots. L'information-signe est composée de signes, de symboles, qui représentent quelque chose dans le monde réel. . Connaître c'est donner un sens à l'objet mental-signe, c'est associer l'objet mental-signe à un objet mental. Mais les mots expriment aussi les valeurs attribuées aux choses, faits ou processus. Il nous faut donc distinguer deux types de connaissances: la connaissance cognitive et la connaissance affective. La connaissance cognitive utilise l'information-signe, la connaissance affective utilise l'information-signe et l'information-signal.

Une donnée a une signification, une information-signe a un sens.

Connaissance cognitive

La connaissance cognitive est une information-signe avec sens. C'est un signe + un objet mental image ou concept

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qu'est ce que c'est?

La connaissance est un processus qui se passe dans le cerveau. L'association de l'objet mental-signe, représentant l'information-signe, avec un objet mental donne un sens à l'information.

L'objet mental est créé dans le cerveau par l'intermédiaire des capteurs par l'observation de l'information-signal. L'information-signe est codée par le vocabulaire et la grammaire et le sens est appris par l'association de l'information-signe à l'information-signal.

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apprentissage du sens

L'information-signal, l'objet mental, l'objet mental-signe et l'information-signe traite le même fait ou processus. Au lieu de manipuler des objets mentaux, je peux donc manipuler des information-signes. Comme ces information-signes sont extérieures à tout système et à tout observateur elles peuvent être manipulées pour créer de nouvelles informations. Celles-ci peuvent être captées par un observateur, mais il ne pourra lui donner un sens que s'il peut établir une association entre l'objet mental-signe et un objet mental existant plus ou moins similaire. Dans ce cas, il y aura formation d'un nouvel objet mental et l'observateur aura acquis une nouvelle connaissance.

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acquisition de connaissance

 

Mais un objet mental signe peut représenter une propriété commune à plusieurs objets mentaux. "Le mur est blanc", "la table est blanche", "les chaises sont blanches" sont des informations relatives à des faits. De ces informations nous pouvons abstraire (du latin abstrahere: tirer de) une abstraction: la blancheur. Une abstraction est un signe représentant une propriété commune à plusieurs choses, à la différence d'une donnée qui est un signe représentant l'observation d'une propriété d'une chose.

Un cercle est une abstraction. Il possède la propriété que tous ses points sont à égale distance d'un même point appellé centre. Il peut posséder la propriété d'être grand ou petit. Il possède aussi la propriété d'avoir été dessiné par Jean. Je peux même écrire "le cercle carré", ce qui signifierait que le cercle possède la propriété "carré", qu'il serait une figure géométrique dont la propriété est d'avoir quatre côtés égaux et quatre angles droits. Comment se fait-il que "le cercle carré" n'a pas de sens?

Les faits du monde réel sont représentés par des objets mentaux concrets formés par l'information-signal. A ces objets mentaux sont associés des objets mentaux abstraits qui sont formés par les informations-signes.

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abstraction d'un cercle

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abstraction d'un carré

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objets mentaux abstraits et concrets

Le processus d'abstraction d'objets mentaux concrets nous donne des objets mentaux abstraits. A partir de ces objets mentaux abstraits nous pouvons abstraire de nouveaux objets mentaux abstraits qui seront définis par des objets mentaux signes. Le cercle et le carré ont une propriété commune qui est définie par "forme". De même grand et petit ont une propriété commune qui est "grandeur". Ce processus d'abstraction de second niveau est une catégorisation.

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catégorisation des objets mentaux abstraits

Dans notre langage, la représentation d'une chose est exprimée par un signe considéré grammaticalement comme un substantif, comme un nom. Une abstraction peut également s'exprimer par un nom. Du fait qu'un nom exprime à la fois la représentation d'une chose et une abstraction, il peut y avoir confusion et l'on peut croire qu'une abstraction existe dans le monde réel.

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sens d'un objet mental abstrait

Un nom utilisé comme sujet d'un verbe exprime une propriété première à laquelle peuvent être adjointes des propriétés secondes. Du fait qu'une abstraction est exprimée par un nom, l'abstraction peut être considérée comme une propriété première, le sujet d'un verbe, et peut ainsi posséder des propriétés secondes.

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formation d'un objet mental fictif

En associant des propriétés secondes à un objet mental abstrait exprimé par un nom, nous obtenons un objet mental fictif.

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sens d'un objet mental fictif

Dans le mode de pensée concret, cet objet mental fictif est considéré comme représentant une chose ou un fait du monde réel. Par exemple, "Hamlet" possède les propriétés d'être roi, d'habiter le Danemark, d'avoir été créé par Shakespeare, etc ... Dans le mode de pensée concret nous appellerons ces objets mentaux fictifs des concepts concrets.

Dans le mode de pensée formel, cet objet mental fictif exprime une relation entre des propriétés qui sont des abstractions. Cet objet mental fictif n'est pas observable mais, dans un jugement rationnel, il peut être considéré comme la cause d'un effet observé. Par exemple une force est une cause de mouvement. Dans le mode de pensée formel nous appellerons ces objets mentaux fictifs des concepts formels.

De même des informations relatives à des choses et à des processus permettent d'abstraire des abstractions dont des exemples sont donnés dans le tableau suivant:

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Une abstraction est enregistrée par le cerveau sous forme d'objet mental signe. L'association de l'objet mental-signe, représentant l'information-signe, avec un objet mental-signe, représentant l'abstraction, donne un sens à l'information.

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qu'est ce que c'est?

L'érudition est une connaissance approfondie dans un domaine. Un individu est érudit s'il possède beaucoup d'informations, beaucoup de données dans un certain contexte, dans une spécialité.

La compétence (du latin competentia, juste rapport) est une connaissance approfondie dans un domaine, alliée à la capacité de bien juger rationnellement dans ce domaine.

Connaissance affective

L'association d'un objet mental-signe à un objet mental cognitif donne un sens à l'objet mental-signe. Il se peut qu'une valeur soit attribuée à l'objet mental cognitif par comparaison avec un objet mental de référence.

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Cette valeur est exprimée par un signe correspondant à un objet mental-signe qui possède une signification.

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qu'est ce que c'est et quelle valeur?

La connaissance affective est une information-signe avec sens. C'est un signe + un objet mental image ou concept + une valeur attribuée à cet objet mental. Mais la signification du signe exprimant la valeur est relative seulement à la valeur et ne fait pas référence à l'objet mental de comparaison. Il se peut qu'un signe indiquant une valeur n'ait pas de signification parce que l'objet mental de comparaison est différent.

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De plus l'attribution d'une valeur produit une émotion qui se détecte par une attitude ou un comportement. Une valeur s'exprime aussi par un signal. Deux individus, A et B, qui possèdent la même connaissance cognitive peuvent attribuer de valeurs différentes à ces connaissances et l'exprimer par des signaux. Mais si ces signaux expriment une valeurs, ils ne donnent aucune indication sur l'objet mental de comparaison, ni sur l'objet mental comparé.

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Deux individus qui communiquent échangent des signaux, un signal appartenant au langage corporel et un autre signal appartenant au langage parlé.

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communication de A vers B

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communication de B vers A

A et B n'utilisant pas les mêmes références donnent des sens différents à l'information qui est échangée, bien que l'information cognitive ait le même sens pour chacun d'eux.

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Savoir

Le mot "savoir" vient du latin vulgaire "sapere" qui signifie "avoir de la saveur", "comprendre". Cette ancienne signification "avoir de la saveur" exprime bien le fait que le savoir est intimement lié à une personne.

Il nous faut distinguer le savoir-action qui correspond à l'information-signal, la compréhension et l'entendement qui correspondent à la connaissance qui provient de l'information-signe.

Savoir-action

La savoir-action est la faculté d'accomplir une certaine action suite à la réception par le cerveau d'une information-signal. C'est un signal + un objet mental percept ou image

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où est-ce et comment le prendre?

L'observation d'un fait par les capteurs crée directement un percept, un objet mental représentant l'information-signal. Ce percept est comparé à une image, un objet mental qui sert de référence. Cette comparaison produit une attribution de valeur qui déclenche une action.

Un robot, équipé d'un cerveau composé de neurones au silicium relié à des capteurs et des activateurs, peut par apprentissage, par essai et erreur, mémoriser les informations et les actions prises. Les connexions qui s'établissent entre neurones, capteurs et activateurs forment un système représenté par un objet mental de référence, un objet mental correspondant à une information perçue et une attribution de valeur qui déclenche une action.

Le savoir-action est inconscient et n'existe donc que pour un observateur externe, qui ne peut que déduire l'existence de ce savoir. Ce savoir est différent de la compréhension et de l'entendement du fait que le cerveau traite les informations uniquement dans le cadre de l'action et non de la pensée. Ainsi dans l'expérience de Goodale citée plus haut, l'information-signal est différente de l'information-signe. Le zombie sait que les deux jetons centraux sont identiques, alors que l'esprit-pensée dit qu'ils sont différents.

Nous avons vu précédemment que l'homme est capable de créer de nouveaux objets mentaux à partir d'information-signes. Ce nouvel objet mental peut être un objet mental de comparaison ou un objet mental comparé et par une attribution de valeur déclencher une action. L'homme peut agir sans qu'il y ait une information-signal au départ.

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Compréhension

La compréhension est une connaissance avec contexte personnel, le signe a une signification ou un sens et en plus l'objet mental signifié est associé à d'autres objets mentaux de la carte mentale. C'est un signe + des objets mentaux images, concepts concrets et valeurs.

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Comprendre vient du latin "comprehendere" qui signifie saisir. Comprendre signifie également incorporer, mettre dans un tout. Le contexte personnel est composé de structures d'objets mentaux cognitifs et affectifs provenant d'un vécu, d'une expérience passée. Pour bien comprendre une personne qui divorce ou qui est au chômage, il faut soit même avoir divorcé ou avoir été au chômage. Pour bien comprendre une technique, il faut l'avoir pratiquée. Pour comprendre le langage d'un oeunologue il faut avoir goûté différents vins et appris en même temps les expressions  qui correspondent aux diverses sensations éprouvées. Le mot "savoir" qui vient du latin "sapere", goûter, prend ici toute sa signification.

Ce contexte personnel peut être inconscient. "Jean est dans la salle de bain, donc il n'est pas dans la cuisine". Ce contexte contient la connaissance du fait que la salle de bain n'est pas dans la cuisine. Le contexte personnel est mémorisé par l'apprentissage et la créativité. L'apprentissage se fait par essais et erreurs ou par la communication.

Le rattachement à différentes structures permet de manipuler l'objet mental signifié, de l'associer et de le comparer à d'autres objets mentaux, de faire des jugements rationnels et de valeurs.

La compréhension permet l'action sans expérience. L'information ayant un sens et étant associée à des connaissances permet de construire un objectif et le schéma d'une action pour atteindre un résultat. L'attribution d'une valeur agréable à l'objectif déclenchera l'action.

Lors d'une communication entre deux individus, il y a échange d'information-signe et d'information-signal. Pour qu'ils se comprennent il faut que les informations aient le même sens.

Mais la compréhension est une connaissance avec contexte personnel. Pour que deux individus aient la même compréhension, ou se comprennent, il est nécessaire que les contextes personnels soient similaires. Prenons l'exemple de l'échange d'information suivant entre un adolescent et sa mère (Paul Watzlawick, Les cheveux du Baron de Munchhausen). L'adolescent dit: "tu me traites comme un enfant". La mère répond: "mais tu es mon enfant". Le signe enfant est connu par les deux individus, il a une signification, il peut être associé à un objet mental. Mais l'association de cette objet mental avec d'autres objets mentaux de la carte mentale, le contexte personnel, est différente. L'adolescent associe "enfant" à "adulte" et la mère "enfant" à "fils". La mère répond correctement "tu es mon enfant" dans le sens qu'il est son fils.

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incompréhension due à différence de contextes cognitifs

L'adolescent peut transmettre l'information de telle façon que son contexte soit similaire à celui de la mère. En disant "tu ne me traites pas en adulte", l'adolescent suggère à la mère l'objet mental adulte.

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compréhension par contexte cognitif suggéré

Le contexte personnel n'est pas seulement constitué de la carte mentale, ensemble d'objets mentaux, mais aussi des valeurs attribuées à ces objets mentaux. L'enfant dit "regarde maman le beau ver que j'ai trouvé", la mère répond "lave-toi immédiatement les mains". L'incompréhension est due à la différence de valeur "beau" et "danger".

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incompréhension due à la différence de contextes affectifs

La compréhension est une connaissance avec contexte personnel. Le contexte personnel est composé d'objets mentaux formant une carte mentale. Ces objets mentaux sont formés à partir d'information-signal transmise dans le passé par les capteurs au cerveau.

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Mais il se peut qu'une information-signal soit transmise en même temps qu'une information-signe. Si les informations sont différentes, il y a contradiction et incompréhension.

Prenons l'exemple d'un parent qui montre une attitude hostile envers un enfant et qui en même temps nie avoir une attitude hostile et insiste sur ce fait..

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incompréhension chez l'enfant due à la contradiction entre valeur attribuée au signe et au signal

Chez l'enfant, l'information-signal reçue est un percept "parent hostile" qui comparé à l'image "parent idéal" produit une émotion d'insécurité et de rejet. L'information-signe "ne pas hostile" n'a pas de sens, par contre l'information-signe "hostile" a un sens car il peut être associé au percept "parent hostile" et confirme ainsi l'attitude du parent. L'insistance du parent à nier son attitude hostile provoque la comparaison de l'objet mental "parent idéal" avec l'objet mental qui n'a pas de sens "ne pas hostile". Cette comparaison produit une humeur de sécurité et d'attirance. L'enfant est maintenant forcé de faire un jugement de valeur; un choix entre une valeur réelle confirmée par une valeur fictive et une valeur fictive qui n'a pas de sens.

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Entendement

L'entendement est la faculté de comprendre par le moyen de concepts formels

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"Entendre" vient du latin "intendere", tendre vers. Au figuré il signifie "être attentif à", d'où "comprendre". Ce sens est resté dominant jusqu'au XVII siècle et se retrouve actuellement dans les mots "malentendu" et "sous-entendu". Par extension le mot a pris le sens d'ouïr.

Le concept formel définit une chose uniquement par ses attributs, ses propriétés secondes. Nous pouvons concevoir une figure à mille côtés et nous avons l'entendement de cette figure, mais nous sommes incapables de nous la représenter exactement. Dieu est un concept formel et il est défini par ses propriétés: il est infiniment bon, infiniment miséricordieux, tout puissant, etc.... Il n'est pas possible de comprendre un concept formel. Il n'est pas possible de passer d'un concept formel à une image, nous pouvons seulement l'interpréter c'est à dire le remplacer par une image approximative que nous comprenons. 

Un concept formel ne peut pas être utilisé en tant qu'effet, mais il peut être utilisé en tant que cause. La création du concept de spin de l'électron est un bon exemple (Kurt T. Bachmann of Birmingham Southern College).  En 1920 Otto Stern et Walther Gerlach  de l'Université de Hambourg réalisaient des expériences sur les faisceaux d'électrons. Sachant que toute charge électrique qui bouge produit un champs magnétique, ils se proposaient de mesurer le champs magnétique produit par des électrons qui tournent sur leurs orbites dans l'atome. A leur grande surprise, les deux physiciens mesurent un champs magnétique correspondant au mouvement de l'électron sur orbite plus un autre champs magnétique très faible. C'était comme si l'électron tournait très rapidement sur lui-même, ce qui devait produire un faible champs magnétique. Le terme "spin", tourner sur soi-même, a été utilisé. En fait si cet effet était produit par la rotation de l'électron sur lui-même, la vitesse à sa surface serait plus grande que celle de la lumière, ce qui est impossible. De plus l'électron lui-même est un concept formel défini uniquement par ses propriétés et rien ne permet de dire qu'il a les caractéristiques d'un objet. Le spin peut prendre deux orientations et son interprétation est que l'électron tourne dans un sens ou dans l'autre, ce que nous pouvons comprendre mais qui ne correspond à aucune réalité. Par contre le concept de spin permet d'entendre de nombreux processus physiques dans les domaines de l'atome et de l'astrophysique.

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Modes de pensée

L'utilisation de concepts concrets et de concepts formels correspond à deux modes de pensée, que Piaget appelle mode opérationnel concret et mode opérationnel formel. En pratique, sauf lors de l'utilisation de langage mathématique, il est difficile de séparer strictement les deux modes de pensées.

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Savoir faire

Le savoir-faire est une aptitude, une disposition naturelle ou acquise, à faire réussir ce qu'on entreprend.

L'action est un processus du corps contrôlé par le cerveau. L'action produit un résultat suite à un stimulus ou à la fixation d'un objectif. Un objectif est une représentation mentale d'un résultat futur. L'action est déclenchée par une information-signal qui est une attribution de valeur obtenue par la comparaison du résultat à l'objectif. Un processus se déroule dans le temps. Lorsque le résultat est obtenu, la comparaison du résultat à l'objectif produit une valeur indifférente et l'action se termine.

Comment pouvons nous représenter ces différents éléments et leurs relations?

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action

Prenons par exemple un animal qui attaque une proie pour se nourrir.

Son objectif n'est pas la proie qu'il voit ou qu'il sent maintenant, mais une image, une représentation de la proie dévorée par lui. Le résultat est un percept, une représentation de la situation réelle: la proie n'est pas dévorée. La comparaison par le cerveau du résultat à l'objectif produit une attribution de valeur, et cette attribution de valeur déclenche l'action. Au fur et à mesure que l'action se déroule la situation réelle évolue, le résultat variable dans le temps se rapproche ou s'éloigne de l'objectif. L'action se termine lorsque la valeur devient indifférente parce que le percept et l'image sont semblables, parce que le résultat coïncide avec l'objectif.

Mais l'action demande une dépense d'énergie et l'énergie, que l'animal peut utiliser dans la poursuite, est limitée. Au fur et à mesure de l'action l'animal ressent de plus en plus la fatigue; il y a attribution d'une valeur qui inhibe l'action. Lorsque la combinaison des valeurs d'action et d'inhibition produira une valeur d'indifférence, l'action se terminera même si l'objectif n'est pas atteint.

En ayant chassé différentes proies, l'animal a acquis une expérience par essais et erreurs. Il sait que pour attraper une grosse proie il dépense beaucoup d'énergie et peu d'énergie pour une petite proie.

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action et stratégies apprises

Cet apprentissage lui permet de développer deux stratégies différentes: attraper une grosse proies ou beaucoup de petites. Au fur et à mesure qu'il utilise ces deux stratégies il apprend par expérience leur faisabilité et il développe une troisième stratégie qui est de saisir les opportunités sur base des informations qu'il capte.

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action, stratégies et information

Par apprentissage, par essais et erreurs, il développe la stratégie de chasser à une autre heure. Finalement si la chasse ne donne pas de résultat, l'animal change de territoire.

L'animal dispose donc de plusieurs stratégies qui produisent différents objectifs qui sont appliqués en fonction de leur faisabilité. Mais comment l'animal choisit-il une stratégie? En comparant la situation actuelle à la situation désirée.

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stratégies et situation désirée

Après la chasse une certaine quantité d'énergie a été dépensée pendant un certain temps et un résultat est obtenu ou non. La situation actuelle est représentée par résultat / (énergie * temps). La situation désirée est représentée par résultat maximum / (énergie minimum * temps minimum). La comparaison de ces deux situations produit une attribution de valeur qui provoque le choix d'une autre stratégie. Le processus est métastable, c'est à dire que le comportement de l'animal est stable pendant le temps qu'il utilise une stratégie, il change brusquement lorsque l'animal change de stratégie. Tout le processus de la chasse est déclenché par le fait que, lorsque l'animal a faim, la comparaison de la situation actuelle à la situation désirée produit une valeur importante. Aussi longtemps que la situation actuelle ne correspond pas à la situation désirée, la chasse continue jusqu'à la limite de l'épuisement de l'animal.

L'animal change de territoire lorsque la moyenne des proies qu'il capture dans son territoire est inférieure à la moyenne des proies qu'il capture dans toute la région. Cette loi de la nature a été découverte en 1976 par le biologiste Eric Charnov de l'Université de New Mexico. En d'autres termes l'animal tend à maximiser le rapport bénéfice/coût. Cette loi de la nature semble universelle et nous la retrouvons en physique. Dans un système mécanique le chemin parcouru par un corps en mouvement (résultat) est tel que le produit énergie * temps soit minimum.

Le maximum du résultat est propre à l'animal, de même que les minima de l'énergie dépensée et du temps. La situation désirée et les stratégies sont des images qui se construisent au fur et à mesure des expériences vécues par l'animal. L'action, le processus de repérer, de poursuivre et de tuer une proie est apprise par l'imitation des adultes. L'animal a acquis un savoir-faire. L'animal sait chasser.

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savoir-faire de l'animal

Ce modèle de l'action s'applique à l'homme avec des situations désirées et des stratégies plus complexes du fait que le cerveau de l'homme manipule des concepts en plus des percepts et des images. Si pour l'animal la situation désirée et les stratégies sont toujours inconscientes, pour l'homme elle sont la plus part du temps inconscientes.

A la différence de l'animal qui ne manipule pas de concepts, l'homme peut créer des stratégies et des modes d'action à partir du savoir-compréhension, mais il peut aussi construire des situations désirées qui sont irréalisables, ou qui sont en conflit avec les situations désirées construites par le savoir-action à partir des expériences vécues par l'individu.

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savoir-faire de l'homme

  début

Action, pensée et information

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L'homme peut agir, mais il n'est pas le seul agent à pouvoir agir; un automate, un robot et un animal agissent aussi. L'homme seul peut penser, si nous définissons la pensée comme un processus du cerveau qui s'exprime par un langage symbolique sous forme de signes. Cela signifie-t-il que le sculpteur ne pense pas? Certainement pas, mais il agit autrement que par l'utilisation du langage.

Comment passer de l'action à la pensée? L'histoire nous montre qu'il y a eu évolution de l'action vers la pensée. D'autre part, les expériences réalisées en intelligence artificielle nous montre que des robots ont un comportement intelligent, très simple et de ce fait facilement compréhensible. Il nous a semblé intéressant de comparer les propriétés de ces agents pour clarifier différents comportements.

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(1) Un robot cognitif est soit un robot équipé d'un cerveau de neurones artificiels pour lequel la valeur est déterminée par une règle préprogrammée de fitness (Adrian Thomson), soit un robot  possédant au départ du fait de sa construction certains comportements initiaux qui définissent des valeurs et équipé d'un organe de contrôle électronique permettant d'associer stimulus et réaction sur base de la mémorisation de comportements passés  (R. Andrew Russel - Mobile Robot Learning by Self-Observation).
(2) Un robot cog-aff (cognitif - affectif) est un robot équipé d'un cerveau de neurones artificiels, pour lequel la valeur est déterminée par une règle préprogrammée qui associe la valeur "danger" ou "mauvais" à un certain type de signal détecté par un capteur (Edelman).
(3) Si l'homme est conscient de la valeur par l'impression qu'il ressent, nous ne savons pas si l'animal ressent la valeur car il ne peut pas nous le dire. Toutefois, nous pouvons supposer que l'animal ressent la douleur, du fait que nous observons un comportement correspondant à celui de l'homme, et que le cerveau de l'animal produit aussi des endorphines qui diminuent la sensation de douleur. De plus, l'animal présentant un comportement émotionnel qui correspond à une attribution de valeur, nous pouvons raisonnablement supposer que les mammifères se rendent compte (aware) de la valeur, sans jamais en être conscient, comme l'homme la plupart du temps.
(4) Dans ce cas il s'agit d'un robot cognitif qui présente des attitudes émotionnelles, en réponse directe à des signaux que ses capteurs détectent.
(5) Dans ce cas il s'agit d'un robot dont le comportement est régi par des signaux en provenance de capteurs internes (lorsqu'un capteur détecte que la batterie est déchargée, le robot se dirige vers et se branche à une prise électrique, jusqu'à ce que la batterie soit rechargée).  Ce type de comportement ne préserve que l'action du robot, alors que pour l'animal et l'homme l'action préserve la structure du sujet (Laborit).

Réaction externe

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la réaction est déclenchée par un percept

L'automate, le robot, l'animal et l'homme ont un comportement qui montre qu'ils réagissent à des modifications d'environnement. Cette réaction externe se produit suite à de l'information signal produite par des capteurs externes, c'est à dire des capteurs qui traduisent l'état de l'environnement. Cette réaction est externe parce qu'elle modifie le rapport du sujet à l'environnement.
La réaction externe de l'automate est fixée par la construction de la structure de l'automate et le comportement de celui-ci est imposé et parfaitement reproductible.
La réaction externe du robot, de l'animal et de l'homme n'est pas fixée et est basée sur l'apprentissage. Le sujet reproduit un comportement passé qui était satisfaisant. Le sujet produit des nouveaux comportements au hasard tant que ces comportements ne sont pas satisfaisants. Le sujet n'apprend pas à partir de ses erreurs, ni à partir de règles qui pourraient être utilisées dans de nouvelles situations, car "erreurs" et "règles" impliquent l'utilisation de la pensée. Le sujet possède un cerveau qui contrôle le comportement à partir d'une valeur. Dans le cas du robot cette valeur est imposée, dans le cas de l'animal et de l'homme elle est innée du fait de la configuration du système de contrôle du cerveau..
Le cerveau est constitué de réseaux de neurones. Lors de la réception d'une information signal produite par les capteurs externes, ont constate que l'état de certains réseaux change en corrélation avec un objet réel de l'environnement. Dans ce cas, nous appelons l'état de ce réseau de neurones un percept.

Réaction interne

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l'émotion est une réaction interne déclenchée par un percept

Une information signal produite par les capteurs externes provoque une réaction externe. A la différence du robot, le fonctionnement des organes internes de l'animal et de l'homme est modifié pour optimiser la réaction externe. Cette modification est une réaction interne, que nous appelons émotion et qui est ressentie par une impression que nous associons à une valeur, que dans ce cas nous appelons valeur réelle. Il faut remarquer que l'émotion est produite par les capteurs internes, suite à une modification de la structure de l'organisme provoquée par une information signal en provenance des capteurs externes. Nous pouvons dire qu'un percept produit une émotion.

Comment se présente une information signal dans le cerveau? Elle se présente sous forme de l'état d'un réseau de neurones qui est excité par l'information signal produite par un capteur. Nous avons appelé l'état de ce réseau de neurones: un objet mental.
A la différence de l'animal, chez l'homme, un réseau de neurones peut être dans un état excité sans qu'il n'y ait d'information signal produite par un capteur, et sans qu'une action externe ne soit déclenchée par le système de contrôle qui attribue une valeur. L'explication de ce processus est aujourd'hui encore inconnue, bien que nous sachions qu'il est en relation avec le développement du néocortex. On peut supposer que cette faculté est apparue il y a deux millions d'années, lorsque l'homme préhistorique a commencé à améliorer des outils, ce qu'aucun mammifère ne sait faire, même si certains savent utiliser et fabriquer des outils.
Cette faculté permet à l'homme d'avoir accès à des représentations d'objets et à leurs valeurs, sans que ces objets ne soient perçus par les capteurs. Nous avons appelé "image" cet objet mental, pour le différencier du "percept" qui correspond à l'état d'un réseau de neurones excité par l'information signal produite par un capteur. Nous appelons valeur potentielle, la valeur attribuée à une image, cette valeur ayant été attribuée lors d'expériences passées.
Bien que l'action externe soit inhibée, l'attribution de valeur par le système de contrôle produit une réaction interne que nous appelons sentiment.

Chez l'homme, suite au développement du néocortex, une faculté supplémentaire est apparue. Indépendamment de toute action externe et de toute perception externe, de nouveaux réseaux de neurones peuvent être excités et former ainsi des représentations d'objets. De nouveaux objets mentaux peuvent se former par association d'objets mentaux ou de parties d'objets mentaux qui correspondent à des propriétés. Dans la réalité, ces objets peuvent exister ou ne pas exister. Nous appelons "concept" ces objets mentaux et "valeur fictive" la valeur qui leur est attribuée. Bien que l'action externe soit inhibée dans le cas de la réflexion, l'attribution de valeur par le système de contrôle produit une réaction interne que nous appelons humeur.

Il faut remarquer qu'en dehors de toute interaction avec l'environnement, une modification de la structure interne de l'animal et de l'homme est détectée par les capteurs internes et que le système de contrôle qui attribue une valeur provoque une réaction interne que nous appelons humeur. Que la cause soit physiologique ou psychologique, dans les deux cas il n'y a pas de représentation de la réalité extérieure au sujet. Nous pouvons dire qu'un animal est de mauvaise humeur, mais uniquement pour une cause physiologique. Nous pouvons dire qu'un homme est de bonne ou de mauvaise humeur lorsqu'il attribue des valeurs fictives à des concepts.

Douleur

Une émotion est une réaction interne qui est ressentie par une impression que nous associons à une valeur réelle, suite à une information signal en provenance des capteurs externes.   

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Mais le fonctionnement des organes de l'animal et de l'homme peut être directement perturbés par une cause interne, une maladie ou une blessure. Cette perturbation interne est détectée par les capteurs internes. Lors de la réception d'une information signal produite par les capteurs internes, l'état de certains réseaux de neurones change, ces réseaux de neurones correspondant à une représentation des organes. Nous appelons l'état de ce réseau de neurones un percept. Le système de contrôle attribue une valeur réelle à ce percept. Cette valeur est ressentie par une impression que nous appelons douleur.
Dans le cas où l'information signal produite par les capteurs internes a une cause physiologique, nous attribuons une valeur réelle à cette information. Elle est réelle, non plus par rapport à la réalité de l'environnement, mais par rapport à la réalité du sujet.

Il faut remarquer qu'une perturbation interne qui perdure, peut provoquer une modification de la structure interne qui se traduit par une mauvaise humeur. La douleur provoque la mauvaise humeur.
Il faut remarquer qu'une modification importante de la structure interne peut provoquer une perturbation interne qui se traduit par une douleur. Une forte émotion peut provoquer une douleur.
Il faut remarquer qu'une modification de la structure interne qui perdure, peut provoquer une perturbation interne qui se traduit par une douleur. Le sentiment et l'humeur peuvent provoquer la douleur.

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la réaction est déclenchée par un percept

La valeur attribuée à la perturbation interne peut déclencher une réaction externe dont la finalité est l'élimination de la perturbation. Ce type de comportement se retrouve chez certains animaux qui ingurgitent des feuilles, de l'herbe ou de l'argile pour éliminer des parasites provoquant des dérangements intestinaux.

Action externe due aux besoins physiologiques

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l'action est déclenchée par un percept

A la différence du robot, l'animal et l'homme sont des sujets vivants. Le principe du vivant implique qu'un organisme maintienne sa structure à partir d'énergie extérieure à lui. L'animal et l'homme étant des organismes complexes maintiennent leur structure par une action externe dans leur environnement, d'où ils puisent de l'énergie. Cette action externe se produit suite à de l'information signal produite par les capteurs internes, qui traduisent l'état de la structure interne du sujet. Nous appelons "percept physiologique" l'état du réseau de neurones représentant l'état d'une partie de la structure de l'individu. Une action est initiée si cette information correspond à un "besoin physiologique". Comme pour la réaction externe, le cerveau contrôle le comportement à partir de valeur que dans ce cas nous appelons valeur réelle.
Il faut remarquer que l'impression ressentie par un besoin non satisfait est une impression désagréable, et que suite à l'action externe qui satisfait ce besoin, une impression agréable est ressentie.

Action externe due aux besoins psychologiques chez l'animal et chez l'homme

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l'action est déclenchée par un percept et une émotion est ressentie

Le principe du vivant implique qu'un organisme maintienne sa structure à partir d'information extérieure à lui. L'animal et l'homme étant des organismes complexes maintiennent leur structure par une action externe dans l' environnement. Cette action externe se produit suite à de l'information signal produite par les capteurs externes, qui traduisent l'état de l'environnement.

Il ne faut pas confondre la réaction externe avec l'action externe psychologique.
La réaction externe est déclenchée suite à une information provenant d'un capteur externe, information qui est comparée à une image qui correspond à une information apprise dans le passé. Cette information passée est présente, mémorisée, parce que la réaction antérieure a maintenu la structure de l'individu. Si ce n'était pas le cas, l'individu serait mort et une nouvelle réaction serait impossible.

La proposition s'applique à un robot équipé d'un cerveau artificiel. Ce type de robot est capable de faire évoluer son comportement, ses réactions externes, à partir d'information produite par ses capteurs et ses activateurs qui le situe dans l'environnement, par l'intermédiaire de son cerveau qui contrôle son comportement sur base de valeurs préprogrammées.

Supposons un robot qui peut se déplacer librement sur une table et qui est relié à son cerveau artificiel par des câbles. Si le robot tombe de la table, les câbles se rompent et le robot ne fonctionne plus.
Supposons que le robot est équipé de capteurs qui détectent les bords de la table.
Supposons que la structure du robot soit telle qu'il doive apprendre le comportement d'évitement des bords de la table. Cet apprentissage dure tant que la valeur préprogrammée dans le système de contrôle n'est pas atteinte. La probabilité que le robot apprenne à ne pas tomber de la table en un seul comportement est pratiquement nulle. Si le robot était un être vivant, il n'aurait pas la possibilité de se reproduire et l'espèce disparaîtrait rapidement.
Supposons maintenant que nous modifions une partie de la structure du robot de telle façon que les capteurs qui détectent les bords de la table produisent automatiquement les comportements suivant: immobilisation, rotation de 90 degrés vers la droite, retour à la liberté de déplacement.
On peut dire que le comportement d'évitement est instinctif et qu'il assure la sécurité du robot. Ce type de comportement initial est nécessaire pour que le robot ne tombe pas de la table. Et c'est à partir de quelques comportements instinctifs que le robot est capable de faire évoluer son comportement, ses réactions externes. (Mobile Robot Learning by Self-Observation by R. Andrew Russell,  Autonomous Robot Volume 16 Number 1 January 2004 p 81-93)

De même à partir de comportements instinctifs, l'animal et l'homme sont capables de faire évoluer leurs réactions externes à partir d'information produite par les capteurs externes.

Du fait qu'un être vivant se reproduise il est nécessaire qu'il maintienne sa structure pendant un certain temps pour que l'espèce continue d'exister. Il est donc nécessaire, qu'au début de son existence il puisse agir avec succès sans apprentissage. Il est nécessaire qu'existent des structures d'objets mentaux qui, lorsqu'elles sont comparées à des percepts, produisent des actions qui maintiennent l'intégrité de l'individu. Ces objets mentaux sont des images préprogrammées. Rappelons qu'une structure est un ensemble d'objets mentaux qui changent peu dans le temps. La structure initiale assure la sécurité de l'individu. Autour de cette première structure viennent se greffer par apprentissage des structures développant les contacts physiques de l'individus avec ceux de son espèce, et des attitudes définissant la position hiérarchique de l'individu par rapport aux autres.

L'ensemble de ces structures forment une tendance que nous avons appelé besoin psychologique. L'action externe psychologique est initiée suite à une information provenant d'un capteur externe, information correspondant à un besoin psychologique. Comme pour la réaction externe, le cerveau contrôle le comportement à partir de valeur que dans ce cas nous appelons valeur réelle.

Action externe due aux désirs psychologiques chez l'homme

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l'action est déclenchée par une image et un sentiment est ressenti

Comment se présente une information signal dans le cerveau? Elle se présente sous forme de l'état d'un réseau de neurones qui est excité par l'information signal produite par un capteur. Nous avons appelé l'état de ce réseau de neurones: un objet mental.

A la différence de l'animal, chez l'homme, un réseau de neurones peut être dans un état excité sans qu'il n'y ait d'information signal produite par un capteur, et sans qu'une action externe ne soit déclenchée par le système de contrôle qui attribue une valeur. L'explication de ce processus est aujourd'hui encore inconnue, bien que nous sachions qu'il est en relation avec le développement du néocortex. On peut supposer que cette faculté est apparue il y a deux millions d'années, lorsque l'homme préhistorique a commencé à améliorer des outils, ce qu'aucun mammifère ne sait faire, même si certains savent utiliser et fabriquer des outils.
Cette faculté permet à l'homme d'avoir accès à des représentations d'objets et à leurs valeurs, sans que ces objets ne soient perçus par les capteurs. Nous avons appelé "image" cet objet mental, pour le différencier du "percept" qui correspond à l'état d'un réseau de neurones excité par l'information signal produite par un capteur. Nous appelons valeur potentielle, la valeur attribuée à une image, cette valeur ayant été attribuée lors d'expériences passées.
La faculté de se souvenir d'objets et de leurs valeurs attribuées permet au système de contrôle, en dehors de toute information provenant d'un capteur, de déclencher une action.

 

action, de sélectionner une image parmi d'autres images sur base de leurs valeurs. Nous appelons ce processus de sélection un jugement de valeur.
Lorsque l'action n'est plus inhibée, l'action externe n'est pas déclenchée par un percept provenant des capteurs externes comme dans le cas du besoin psychologique, mais par une image.

Nous appelons désir cette structure composée de l'objet mental image et du percept .

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Le cerveau contrôle le comportement à partir de valeur que dans ce cas nous appelons valeur potentielle.
Il n'y a pas de raison que le fonctionnement du système de contrôle soit différent dans le cas du désir, que dans le cas du besoin. L'impression ressentie par un désir non satisfait est une impression désagréable, et suite à l'action externe qui satisfait ce désir une impression agréable est ressentie. Mais l'homme, qui se souvient de la valeur attribuée au résultat d'une action externe passée, dit que la valeur potentielle est attribuée au résultat futur de l'action externe, à l'objet désiré. De ce fait, la valeur potentielle correspond à une impression agréable.

 

 

 

apparaît une nouvelle tendance qui se développe à partir des besoins psychologiques par association d'image à celle-ci, cette nouvelle tendance nous l'appelons désir

L'ensemble de ces structures forment une tendance que nous avons appelé désir psychologique

Action externe due au désir chez l'homme

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l'action est déclenchée par une image et un sentiment est ressenti

 

 

 

Le singe se rend compte (aware) que l'outil ne possède pas la propriété adéquate pour l'utilisation qu'il en fait, il change d'outil.
L'homme préhistorique se rend compte (aware) que l'outil ne possède pas la propriété adéquate pour l'utilisation qu'il en fait, il change la propriété de l'outil en utilisant la pensée fonctionnelle.

 

Action externe due à l'envie chez l'homme

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l'action est déclenchée par une image ou un concept et une humeur est ressentie

 

Action interne - réflexion

 

pensée fonctionnelle

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pensée fonctionnelle                     sentiment                     

 

Les processus d'accès à des représentations d'objets et à leurs valeurs et de sélection d'une action externe par un jugement de valeur, constituent les éléments de la pensée fonctionnelle.

 

pensée

 

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pensée concrète                   pensée formelle                          humeur                   

 

 

Chez l'homme, suite au développement du néocortex, une faculté supplémentaire est apparue. Indépendamment de toute action externe et de toute perception externe, de nouveaux réseaux de neurones peuvent être excités et former ainsi des représentations de nouveaux objets. Dans la réalité, ces objets peuvent exister ou ne pas exister.

 

 

L'homme peut associer la propriété d'un objet à un autre objet. L'homme se rend compte (aware) de la propriété d'une chose, indépendamment de la chose. Une propriété correspond à l'état d'une partie d'un réseau de neurone, partie qui correspond à l'information signal d'un capteur. L'objet mental est l'état du réseau de neurones qui correspond à l'objet et qui est construit par le cerveau à partir de tous les signaux provenant des capteurs.
Peut-être Néanderthal et certainement Homo Sapiens associent la propriété "vivant" à l'homme. Cette possibilité peut se déduire du fait que ces hommes enterraient leurs morts. Le fait d'enterrer ses morts avec des offrandes implique qu'ils continuent à vivre. Sous quelle forme? Nous ne le saurons jamais, mais l'état du réseau de neurones correspondant à la représentation de cette forme qui possède la propriété "vivant" constitue un concept concret.

forme surnaturelle 
abstraction nécessite le langage

 

L'homme peut associer un objet à un autre objet.    symbole 

langage  dessins préhistoriques 35000 ans
structuration par langage, par algorithme (jug rat)

 

L'homme peut associer une propriété à une autre propriété, concept formel, relation,
concept temps esprit, nécessité du langage,

 

 

 

 

 

La manipulation de ces objets mentaux est une action interne et le système de contrôle

 

 

Nous appelons "concept" ces objets mentaux et "valeur fictive" la valeur qui leur est attribuée. Bien que l'action externe soit inhibée, l'attribution de valeur par le système de contrôle produit une réaction interne que nous appelons humeur.

 

 

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réaction externe

 

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action externe

 

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réflexion (action interne)

 

 

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L'homme peut penser, mais il existe différentes façons de penser qui semblent irréductibles du fait que deux individus qui utilisent des façons différentes de penser ne parviennent pas à se mettre d'accord. Par contre, un individu peut utiliser différentes façons de penser à différents moments, suivant les circonstances.

la pensée ne peut communiquer que des images et des concepts par des symboles et de ce fait ne peut que créer des désirs et des envies chez un autre individu. (Bouddhisme supprime les désirs et les envies et maintient les besoins comme chez l'animal, supprime une partie de l'action externe au profit de l'action interne de méditation)

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problème, le peintre, le compositeur de musique, pensent-ils?

 

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Information, action et pensée, ( ) signifie pour un observateur externe

Quelles sont les relations entre les différents éléments que nous avons définis et l'action? Tout d'abord l'action n'est pas le propre de l'homme. Un automate, un robot réflexe et un animal agissent. Un automate est un agent composé de capteurs et d'activateurs auxquels des règles de comportement sont imposées. Un robot-réflexe est un agent composé de capteurs, d'activateurs et d'un cerveau de neurones artificiels qui génère un comportement sans qu'aucune règle de comportement ne soit imposée. Les relations entre les différents éléments et les types d'agents sont présentées sous forme de tableau. Il nous a semblé intéressant d'y adjoindre l'ordinateur dont certaines personnes se demande s'il est intelligent.

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Information et action, ( ) signifie pour un observateur externe

En présentant le tableau par classe d'éléments nous obtenons un meilleur aperçu des relations.

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l'information et l'action, ( ) signifie pour un observateur externe

La notion d'observateur prête à confusion. Nous avons donc distingué entre observateur externe et observateur interne. Seul l'homme dispose d'un observateur interne, mais celui-ci ne fonctionne pas pour le savoir zombie qui est inconscient.

Nous avons défini l'esprit comme un processus du cerveau. Comme l'homme est capable d'action et de pensée nous pouvons parler d'un esprit-action et d'un esprit-pensée. L'esprit-action est un ensemble de processus associatifs qui interagissent avec les objets mentaux cognitifs, tels que les percepts et les images, et les objets mentaux affectifs tels que les valeurs. L'attribution d'une valeur produit une action.

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L'esprit-pensée est un processus supplémentaire qui associe des objets mentaux sans qu'il y ait action. Les percepts et les images sont construits automatiquement à partir des informations fournies par les capteurs. Ces informations sont représentées par des éléments de réseau de neurones, et nous appelons ces informations "propriétés" de l'objet. Ce processus supplémentaire permet l'association d'une propriété à un objet mental, ce que nous appelons la créativité. A la différence de l'animal, l'homme a accès à l'information fournie par les capteurs, et cette information peut représenter quelque chose que nous appelons concept. Cet accès à l'information présuppose la conscience de soi qui est exprimée par la métaphore de l'observateur interne. Il faut remarquer que l'homme est conscient des objets mentaux, des états de réseaux de neurones, mais n'est pas conscient des processus qui manipulent ces objets mentaux. L'évolution du processus de pensée peut nous apporter quelques éclaircissement sur le fonctionnement de ce processus.

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Quelles sont les relations entre les différents éléments que nous avons définis et la pensée? Nous avons défini deux modes de pensée, opérationnel concret et opérationnel formel. A constater les difficultés de communication entre un avocat, un technicien, un croyant, un philosophe, un mathématicien et un scientifique, alors que chaque individu communique bien avec d'autres individus du même groupe, nous pensons que chaque groupe utilise un type de pensée différent. Nous proposons de classer les types de pensée d'après le tableau suivant:

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Information et pensée

Un individu utilise différents types de pensées à différents moments. Le scientifique qui désire obtenir un budget pour financer ses recherches utilisera la pensée persuasive, et s'il médite il utilise la pensée sprirituelle. Un individu peut même utiliser différents types de pensées dans un même discours, ce qui ne facilite pas la communication.

Il faut remarquer que si tous les individus normaux utilisent le mode de pensée opérationnel concret, seule une minorité utilise le mode opérationnel formel. Cela semble dû à un problème d'éducation et d'instruction.

Le mode de pensée concret est orienté vers l'action,

 

 

 

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l'information et la pensée

 

 

Pensée mathématique

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pensée mathématique et calcul

Dans la pensée mathématique il n'y a pas de fait. Il n'y a donc pas de données ni d'information. Des concepts formels sont manipulés de façon logique sans attribution de valeur. Ces concepts étant représentés par des signes peuvent être communiqués et entendus par d'autres individus de façon identique car aucune attribution de valeur n'intervient. Ces concepts formels peuvent être interprétés en concepts concrets par le mode de pensée technique et l'on passe ainsi des mathématiques au calcul. C'est la compréhension du calcul qui permet l'action. Dans la pensée mathématique il n'y a pas de fait et ce qui est logique est vrai dans le sens logique.

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Pensée spirituelle

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pensée spirituelle et religion

La pensée spirituelle ressemble à la pensée mathématique et il n'est pas surprenant que les prêtres des religions anciennes aient été intéressés par les mathématiques. Dans la pensée spirituelle il n'y a pas de fait, donc pas de donnée ni d'information. Par contre l'observateur interne attribue une grande valeur à un phénomène qu'il ressent. Ce phénomène est l'expérience mystique et s'obtient par la méditation ou la prière, mais il peut aussi arriver par hasard. Andrew Newberg à l'université de Pensylvannie à Philadelphie a réalisé des expériences qui donnent quelques éclaircissements sur ce phénomène. (Why God won't go away, by Andrew Newberg, Eugene d'Aquili and Vince Rause, Ballantine Books, 2001)

La personne qui passe par une première expérience mystique éprouve une sensation d'unité avec l'univers en même temps qu'une grande terreur. Ensuite elle éprouve une sensation d'espace infini et d'éternité, accompagnée d'une sensation de grande joie et d'harmonie. C'est cette émotion intense, cette attribution de grande valeur, qui fait que cette sensation est ressentie comme réelle, comme évidente. En fait il semble que plus de la moitié des individus aient éprouvé au moins une fois cette sensation de façon plus ou moins intense. Cette expérience peut être renouvelée par la méditation et la prière et dans ce cas l'accent est mis sur la sensation de grande joie et d'harmonie.

En analysant au scanner l'activité des régions du cerveau de personnes en cours de méditation, Andrew Newberg a constaté que l'activité de deux régions du cortex diminuait fortement et que l'activité d'une région du cerveau moyen augmentait fortement.

La première région du cortex correspond aux représentations que l'individu a de son propre corps et la deuxième région correspond aux représentations du contexte, à l'espace et au temps occupé par l'individu. Au cours de la méditation, ces deux régions ne reçoivent plus d'information-signal du fait que méditer consiste à éliminer toutes les sensations afin de ne plus être distrait par elles. Il semble normal de constater que l'activité de ces régions du cortex diminuent. La sensation de frontière entre le moi et le contexte diminue, ce qui est équivalent à une sensation d'unité avec le contexte. Mais la sensation de ce contexte, de la place occupée par l'individu dans l'espace et dans le temps, diminue aussi, ce qui est équivalent à une sensation d'espace infini et d'éternité.

L'augmentation de l'activité d'une région du cerveau moyen correspond aux émotions ressenties. Cette région du cerveau moyen, le système limbique, intervient dans le processus de mémorisation d'un événement. Au plus l'activité est forte lors d'un événement, au plus l'émotion ressentie sera forte, au mieux l'événement sera mémorisé, au plus il sera considéré comme important. L'individu qui éprouve une émotion intense lors d'une expérience mystique, attribue une grande importance à cette expérience.

Pourquoi l'individu éprouve-t-il une émotion intense? Et surtout pourquoi éprouve-t-il d'abord une impression désagréable et ensuite une impression agréable? Dans le sytème limbique se trouve deux régions que l'on appelle centre de récompense et centre de punition, parce qu'en excitant artificiellement une de ces deux régions, l'individu et l'animal ressentent une impression agréable pour le premier et   désagréable pour le second. On a constaté également que le centre de récompense réagit à l'effet de surprise, c'est à dire qu'une impression agréable produite par un événement est d'autant plus agréable que l'événement est inattendu. Ces deux régions constituent un système de contrôle qui maintient l'équilibre de différents systèmes du cerveau par l'intermédiaire de l'action. Une particularité du système global constitué par le cerveau est qu'il est métastable; c'est à dire que si le système est déséquilibré et qu'il est dans l'impossibilité d'être ramené à son équilibre précédent, le système trouve un nouveau point d'équilibre stable qui sera mémorisé.

Dans la première partie de l'expérience mystique, l'individu éprouve une dissolution de son moi dans l'univers. La comparaison du percept physiologique de ce moi dissous avec l'image du moi normal provoque une impression désagréable. Le centre de punition est excité, le sytème de contrôle commande une action, la fuite, qui lorsqu'elle se réalise excite le centre de récompense, qui inhibe l'excitation du centre de punition et ramène le système à l'équilibre. Mais l'action est impossible car l'individu qui médite n'est pas en contact avec le monde. Le système global constitué par le cerveau doit s'auto-organiser pour trouver un nouvel équilibre. La création d'un nouvel objet mental à partir des sensations d'infini et d'éternité excite le centre de récompense qui inhibe l'excitation du centre de punition et ramène le système à un nouvel équilibre.

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création d'un concept formel

Ce nouvel objet mental est un concept formel défini initialement par deux propriétés. Un signe, par exemple "dieu" ou "esprit",  peut être associé à cet objet mental et il peut ainsi être communiqué. Mais ce signe ne peut avoir de sens, ne peut être entendu, que par d'autres individus qui ont vécu une expérience identique. Par contre d'autres propriétés, compréhensible par tous, peuvent être ajoutées à cet objet mental, par exemple tout puissant, miséricordieux, juste, ... L'objet mental-signe peut maintenant être associé à des images et former un concept concret, il peut avoir un sens et être compris par la majorité des individus. Le fait que certaines parties de ce concept concret soient mystérieuses n'est pas un inconvénient, car un concept concret possède toujours des parties floues.

Les êtres spirituels, tels que les dieux ou les esprits, sont supposés utiliser la pensée formelle et de ce fait ils possèdent un savoir absolu. Ce savoir absolu est supposé incompréhensible par les hommes. Mais il peut être interprété par un spécialiste, par exemple par un devin. Lorsqu'une question est posée à l'être spirituel et que la réponse ne correspond pas à la réalité, l'être spirituel n'a pas donné une mauvaise réponse, c'est le devin qui a donné une mauvaise interprétation.

La pensée spirituelle étant la seule disponible dans l'antiquité, il est normal, qu'à cette époque, elle s'intéresse aux faits relatifs à la nature et à l'homme. Dans les anciennes civilisations, ce type de pensée obtenu par la méditation permettait d'accéder à la connaissance de la nature comme la science nous le permet aujourd'hui (Mircea Eliade). Mais le plus important pour la survie des individus et du groupe était la connaissance des faits relatifs à l'homme.

On ne peut que s'émerveiller devant l'ingéniosité des anciens à résoudre le problème de la difficulté de compréhension par tous d'un concept formel. Un concept formel exprime une relation entre des propriétés, et ne spécifie pas nécessairement à qui ou à quoi sont attribuées ces propriétés. Un concept concret exprime une chose qui peut être intermédiaire entre d'autres choses. La notion de divinité utilisée comme intermédiaire peut s'expliquer comme l'interprétation d'un concept formel en concept concret compréhensible par tous.

Prenons l'exemple du dieu romain Terminus qui était invoqué lors de la réalisation d'un contrat délimitant les champs de deux fermiers. La limite des champs était indiquée par le placement d'une borne.Mais comment exprimer un contrat de respect de cette limite dans le futur? Un contrat est un concept formel, c'est une relation entre les propriétés de deux individus: les deux individus ont la propriété "fidèle". Ce concept formel ne représente pas une chose de la réalité et est difficilement compréhensible. Par contre si l'on place un garde près de la borne, ce garde sera un intermédiaire entre
les deux paysans et guarantira le respect des limites. Ce garde est bien une chose de la réalité. Le problème c'est qu'il faut un garde en permanence et qu'aucun homme ne remplira cette fonction. La solution cohérente du problème est de remplacer le concept formel de relation par le concept concret d'un intermédiaire permanent qui est garant du respect des limites. Cet intermédiaire, le dieu Terminus, est une chose de la réalité qui ne peut être perçue par les sens, c'est pourquoi cette chose a la propriété d'être surnaturelle au lieu de naturelle. La relation, concept formel difficilement compréhensible, est remplacée par l'intermédiaire, concept concret facilement compréhensible par tous.
Ainsi les dieux étaient les garants de la cohésion de la cité, et la religion et la politique n'étaient qu'une interprétation cohérente d'une pensée formelle relative à cette cohésion.

La pensée spirituelle est-elle toujours d'application aujourd'hui? Certainement oui dans l'expérience mystique. Certainement pas dans le domaine des faits relatifs à la nature. Oui dans le domaine des faits relatifs à l'homme. C'est le seul type de pensée formelle qui aujourd'hui tient compte de l'aspect affectif de l'homme, aspect qui est rejeté par la science comme subjectif. La science ne considère pas les valeurs, elle ne considère que les grandeurs qui sont mesurables.

L'interprétation de la pensée spirituelle est-elle toujours d'application aujourd'hui? Oui, la majorité des individus dans le monde utilise toujours les dieux comme intermédiaires. Notre civilisation occidentale a éliminé la religion suite aux excès commis par ses représentants dans le domaine politique. De ce fait les intermédiaires qui se portaient garants de la cohésion de la cité ont disparu. Du fait de l'incapacité de la majorité des individus à entendre les concepts formels, cette majorité recherche d'autres garants. La définition de ces nouveaux garants ne peut venir que d'une interprétation d'une nouvelle pensée formelle.
Cette nouvelle pensée formelle serait-elle une fusion de la pensée spirituelle et de la pensée scientifique qui prendrait en considération le valeur et la réalité? C'est ce que recherche l'ésotérisme sans grand succès.


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Ou bien devrait-elle retourner au tout début de son histoire et tirer bénéfice de ce que la science nous a appris?

 

besoin de références, valeurs de référence,
besoin d'idéal, l'absolu n'est pas une solution, les ancêtres, les saints, les grands hommes,

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Pensée logique

Contrairement à la pensée spirituelle et à la pensée mathématique, la pensée logique considère des faits et manipule des données et de l'information. Comme dans la pensée mathématique, les concepts sont manipulés de façon logique sans attribution de valeur.

La pensée logique est née suite à la constatation par les philosophes grecs que la pensée spirituelle ne leur donnait pas une explication satisfaisante de la réalité. A la base il y a la croyance dans le pouvoir du logos d'atteindre la vérité. La faculté que l'homme a de parler et de communiquer de façon logique lui permet d'atteindre la vérité: ce qu'on dit est conforme avec ce qui est. Dans la pensée logique, la conclusion de mon raisonnement est vraie, c'est à dire que je tiens pour vrai que la conclusion représente la réalité.

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pensée métaphysique

La pensée spirituelle ne donnant pas une explication satisfaisante de la réalité aux philosophes grecs, ils ont recherché une explication par la pensée métaphysique. C'est un essai de réconcilier la pensée spirituelle avec la réalité des faits. La métaphysique est la recherche du principe constitutif de la réalité changeante que nous rencontrons dans l'expérience.

La pensée métaphysique crée logiquement des concepts formels sous forme de conclusions de raisonnement, et ces concepts formels sont supposés représenter la réalité. Un signe, par exemple "Etre", "Raison", "Idées de Platon", peut être associé à ces concepts et il peut ainsi être communiqué. Mais ce signe ne peut avoir de sens, ne peut être entendu, que par d'autres individus qui ont la connaissance de ce langage spécialisé. L'utilisation de la logique interdit de rajouter d'autres propriétés à cet objet mental. L'objet mental-signe peut difficilement être associé à des images et former un concept concret, il peut difficilement avoir un sens et être compris par la majorité des individus.

La pensée métaphysique, en concurrence avec la pensée spirituelle, devait tout expliquer: la nature et les actions de l'homme. Bien que le pouvoir du logos ait été remis en question au cours des siècles, ce n'est qu'au début du 20ième siècle qu'une nouvelle définition de la pensée logique a été donnée suite aux analyses de Wittgenstein sur la logique. Dans la pensée logique, la conclusion de mon raisonnement est possible, c'est à dire que je tiens pour possible que la conclusion représente la réalité. La logique ne permet plus d'atteindre le vrai, mais le vraisemblable.

 

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pensée philosophique, morale et action

recherche d'un absolu est formel

lors de l'interprétation il y a attribution de valeur ce qui peut amené des contradictions qui étaient théoriquement éliminées par la logique

 

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Pensée scientifique

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pensée scientifique et action

 

La pensée scientifique crée de façon métaphorique des concepts formels qui peuvent être considérés comme des causes d'effets mesurés. Force, spin, ....

Une métaphore est un concept concret qui ressemble à un autre concept. Si cet autre concept est formel, ce concept formel peut être confondu avec le concept concret.

 

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Pensée ésotérique

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pensée ésotérique et action

 

 

 

 

Quelles sont les relations entre la pensée et l'action?

voir suggestion and health.htm

 

 

 

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Copyright 2004 by Stéphane Coël - L'intelligence émotionnelle et rationnelle dans l'action