Quelle est l'influence de l'inhibition sur une action réelle? En nous référant au diagramme précédent, supposons qu'un incident crée une attribution de valeur qui débute à l'instant t
1 et se termine à l'instant t2. L'énergie demandée est proportionnelle au temps, elle augmente avec le temps. Mais du fait de l'inhibition l'énergie disponible diminue après un certain temps. Si nous appelons rendement le rapport entre l'énergie disponible et l'énergie demandée, le rendement diminue avec le temps. La puissance diminue avec le rendement et l'action se terminera à l'instant t3, l'action sera inachevée.L'action est la réponse à un incident et cette réponse est fonction de l'énergie disponible. Cette énergie disponible est renouvelée par le sommeil et l'absorption de nourriture. Entre deux renouvellements d'énergie, l'énergie disponible est dépensée en énergie demandée par les actions, par les réponses aux incidents. La réponse est donc fonction de la somme des énergies demandées par les incidents et peut être représentée par une courbe similaire à celle de l'énergie disponible dans le temps.
Différents individus sont caractérisés par des courbes de réponses différentes et par leurs états. La courbe F correspond à un système nerveux fort, le seuil de sensibilité est élevé et le seuil de détection est élevé permettant une grande dépense d'énergie. La courbe f correspond à un système nerveux faible. La courbe d correspond à un état de déprime. La courbe D correspond à un état de dépression.
Tout incident est une attribution de valeur qui déclenche une action qui demande de l'énergie. Cette action est toujours double, elle est à la fois extérieure et intérieure. L'action extérieure modifie le monde, mais elle n'est pas toujours réalisée, soit parce qu'elle n'est pas possible suite à une cause extérieure, soit parce qu'elle est retardée dans le futur du fait qu'aucune décision n'est encore prise. L'action intérieure modifie le fonctionnement des organes pour préparer le corps à l'action extérieure, et cette action intérieure à toujours lieu, même si l'action extérieure ne se réalise pas. C'est cette action intérieure que nous appelons émotion, sentiment ou humeur. Si l'action extérieure se réalise, elle rééquilibre rapidement le fonctionnement des organes, sinon la modification persiste et ne disparaît qu'après un certain temps.
Lorsque vous traversez la rue et qu'une voiture arrive à toute vitesse sur vous, vous avez peur, vous fuyez en courant et votre peur disparaît. Si la tension créée par cet incident ne disparaît pas suffisament vite, l'émotion de peur se transforme en émotion de colère et en injuriant l'automobiliste vous retrouver votre équilibre.
Si en vous levant le matin, vous pensez aux factures éventuelles que vous allez recevoir et que vous ne savez pas payer, vous êtes anxieux. Mais vous ne savez pas agir avant d'ouvrir votre boite aux lettres, vous devez vous habiller et manger. Pendant ce temps l'action intérieure modifie le fonctionnement de vos organes pour vous préparer à la fuite, qui est l'action normale en face du danger. Lorsque vous ouvrez votre boite aux lettres et qu'elle est vide, vous éprouvez une émotion et vous retrouver votre équilibre, jusqu'à ce que vous repensiez demain à vos factures. Si la boite aux lettres contient une facture, votre anxiété continue car vous n'avez pas encore agis.
Dans la deuxième série les incidents ne déclenchent pas d'action extérieure, mais de l'énergie est dépensée tant que les incidents durent. Les incidents sont des sentiments ou des humeurs et aucune action n'est entreprise parce qu'aucune décision n'est prise, aucun choix de valeur n'est fait. L'individu n'est probablement pas conscient d'atteindre le seuil d'inhibition car il n'y a pas d'action.
Si l'individu ne tient pas compte des impressions désagréables causées par l'inhibition, s'il n'est pas conscient que ces impressions sont des signaux lui permettant d'arrêter son activité pour ne pas dépenser trop d'énergie, l'individu sera en état de stress. Si cet état perdure, le stress augmente et se termine par la déprime et la dépression.
L'inhibition provoque une impression désagréable. Elle peut donc être considérée comme un incident, comme une attribution de valeur. Si nous représentons cette valeur par une grandeur, lorsqu'il n'y a pas d'inhibition la valeur est égale à 1, lorsqu'il y a inhibition la valeur est inférieure à 1.
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