Est dans un état parent tout individu qui émet ou interprète des signaux sur base de croyances et de règles dictées par les autres et acceptées inconsciemment.

Est dans un état adulte tout individu qui émet des signaux sur base de croyances, de règles et de lois acceptées consciemment, et essaye d'interpréter et de comprendre les croyances, les règles et les lois de son interlocuteur.

Est dans un état enfant tout individu qui émet et interprète des signaux correspondant à des objets mentaux affectifs.

Une transaction est la communication d'objets mentaux entre deux états de deux individus. Il existe neuf types de transactions possibles pour chaque individu, ce qui fait un total de dix-huit transactions possibles pour une communication bidirectionnelle entre deux individus. Pendant la communication il peut y avoir plusieurs transactions différentes, mais elles ne sont pas simultanées, car l'individu ne peut être que dans un seul état à un instant donné.

La combinaison de certaines transactions empêche la communication bidirectionnelle.

Les jeux

Parmi les types de transactions on distingue les transactions directes symétriques et asymétriques et les transactions croisées. Les exemples suivants illustrent quelques types de transactions et les situations correspondantes.

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Joue un jeu toute personne qui émet ou interprète des signaux, sans autre but, que de mettre l'autre ou elle-même dans un état affectif  NON-OK. Le besoin d'activité oblige l'individu à structurer son temps, normalement par le travail, le rituel, le passe-temps, le retrait ou l'intimité. A part le retrait, toutes ces activités nécessitent des communications avec d'autres individus, des transactions. L'individu recherche les transactions parce qu'il a besoin de strokes, de contacts sociaux. L'individu recherchera d'abord les strokes positifs qui provoquent en lui une impression agréable, une émotion. Mais s'il ne peut obtenir cette impression agréable, mieux vaut avoir des strokes négatifs qui provoquent une impression désagréable que pas de stroke du tout. Si le travail, le rituel, le passe-temps et l'intimité ne suffisent pas à structurer le temps, l'individu meublera ce temps mort par des jeux. Les jeux mettent un des individus ou les deux individus dans un état affectif NON-OK, mais plutôt être NON-OK que de ne pas avoir de strokes.

Le jeu peut se reconnaître au fait qu'en plus de la transaction apparente il y une transaction cachée qui est le vrai but de la communication et qui permet d'obtenir un gain qui se résume à mettre soi-même ou l'autre NON-OK.

Il existe de nombreux types de jeux, nous en donnerons un exemple. André est vendeur dans un magasin de décoration et il prend peu d'initiatives. Durant les deux premières heures de la journée la clientèle est peu nombreuse et c'est la responsabilité des vendeurs de réarranger les rayons. André va trouver Louis, qui est le gérant du magasin, et lui demande ce qu'il doit faire. Louis lui répond gentiment "pourquoi ne pas réarranger les rayons suivant les nouvelles collections pour que la clientèle soit attirée par la gamme des coloris". André répond "oui mais, la collection n'est pas complète et nous attendons de nouvelles pièces la semaine prochaine". Louis répond gentiment "nous sommes jeudi, et les pièces arrivent lundi prochain, tu peux déjà commencer". André répond "oui mais, ...". Et la discussion continue jusqu'à ce que Louis se dirige vers son bureau de mauvaise humeur.

Il existe une discussion technique représentée par une transaction entre les états adultes des deux individus, Mais il existe aussi une autre transaction cachée. André sait que sa responsabilité est de réarranger le magasin mais il estime que c'est lui qui devrait être gérant, il ne prend donc pas d'initiatives et demande ce qu'il doit faire pour prouver que le gérant a tort. Pour cela il utilise son état enfant rebelle. Le gérant répond gentiment et essaye d'aider le vendeur, il est dans un état parent nourricier. La communication peut donc s'établir et continuer entre l'enfant rebelle et le parent nourricier jusqu'au moment où le gérant ressent une impression désagréable et coupe la communication en se rendant à son bureau. Le gérant étant de mauvaise humeur est NON-OK, le vendeur est OK car il a gagné puisque le gérant n'a pas su expliquer au vendeur ce qu'il fallait faire. Le jeu se joue à deux et est possible parce que le gérant en répondant gentiment se met dans un état parent nourricier. Le jour où le gérant a réalisé qu'il devait communiquer dans son état adulte, le jeu a cessé et le vendeur a été renvoyé.

La connaissance du type de transaction entre les états de deux individus permet d'améliorer les relations entre ces deux individus ou de rompre une relation sans sentiment de culpabilité.

Gui et Jean travaillent dans le même local. Jean est un fumeur invétéré et Gui est incommodé par la cigarette. De commun accord une règle s'est établie entre eux: Jean ne fume pas si Gui et Jean sont dans le même local. Un matin de janvier, Gui va travailler dans le local voisin. Jean en profite pour allumer une cigarette dont la fumée se répand dans le local voisin. Gui demande à Jean d'ouvrir la fenêtre, ce qu'il fait tout en continuant à fumer. Une heure après, Gui revient travailler dans le local commun et demande à Jean "est-ce possible de fermer la fenêtre?". Jean répond "oui, mais je vais encore fumer une cigarette". Gui hésite, laisse la fenêtre ouverte, s'assied et est de mauvaise humeur. Voyant la tête de Gui, Jean dit "ferme la fenêtre pour le froid". Gui se lève, ferme la fenêtre et sourit.

En retournant dans le local commun, il y a communication instrumentale AA de la part de Gui "fermer la fenêtre", mais il y a aussi communication incidente PE -Jean ne peut plus fumer- et "est ce possible?"; ce qui implique que la règle de ne plus fumer pourrait être changée.

Jean répond à la fois à la communication instrumentale et à la communication incidente de Gui. Comme les transactions sont croisées il n'y a pas de vraie communication et le désarroi de Gui s'exprime dans une communication consommatoire EE, son visage exprime sa mauvaise humeur.

Jean a commencé à jouer, mais il reçoit la communication consommatoire de Gui et se pose des questions, car il désire garder de bonnes relations avec Gui. Jean découvre que sa réponse ne respecte pas la règle tacite de ne pas fumer, que Gui ne l'oblige pas à respecter cette règle ("est ce possible"), qu'il doit y avoir une raison pour laquelle Gui demande de fermer la fenêtre: le froid du mois de janvier, évidement. Jean revient à son état adulte et la communication devient instrumentale AA "ferme la fenêtre pour le froid". Le sourire de Gui est une communication consommatoire EE qui indique à Jean que tout est rentré dans l'ordre.

Si au départ Gui avait dit "je ferme la fenêtre pour le froid" il y aurait eu uniquement communication instrumentale entre les deux états adulte. Gui a rajouté "est ce possible" parce qu'il veut garder une bonne relation avec Jean, il sait inconsciemment que fermer la fenêtre signifie aussi ne plus fumer. Il n'a pas respecté la règle tacite dans une bonne intention.

Louise et Jean sont mariés depuis longtemps. Louise a l'habitude de se coucher tôt. Jean a l'habitude de travailler tard dans son bureau à la maison. A 11h00, Louise entre dans le bureau de Jean, met ses mains sur les épaules de Jean et dit "viens au lit". Jean répond "oui" et va au lit.

Lorsque Louise met ses mains sur les épaules de Jean, il y a communication consommatoire EE. Il y a également communication instrumentale AA.

Présentons maintenant un autre scénario. Louise va à la porte du bureau de Jean et dis "viens au lit, j'ai besoin de toi pour dormir".

Il y a communication consommatoire lorsque Louise dit "j'ai besoin de toi pour dormir", mais il y a communication incidente par le fait qu'elle se tient à une distance sociale, à la porte du bureau.

Jean répond "oui" et va au lit. Louise dit "je ne sais pas dormir", la discussion commence et finalement Jean se lève et retourne dans son bureau.

La communication s'est arrêtée parce que les transactions sont croisées, il y a jeu. Avant 11h00 Louise est NON -OK et Jean est OK. Louise désire que Jean soit NON-OK, ainsi elle sera encore plus NON-OK et trouvera une justification d'être NON-OK dans l'attitude de Jean. Louise joue le jeu de la victime et comme elle ne sait pas dormir, elle structure son temps par un jeu. Si Jean est inconscient du jeu, il retournera dans son bureau de mauvaise humeur sans savoir pourquoi. Si Jean est conscient du jeu de Louise, il retournera dans son bureau sans être de mauvaise humeur.