Jung

Pour Jung l'inconscient a un aspect positif, c'est la source de notre créativité, de notre naïveté, celle que nous avons à l'âge de l'enfant et que nous gardons en nous.

Jung considère trois domaines: l'ego, le je, le moi. L'ego est le centre de la conscience. Mais qu'est ce que la conscience? Le dictionnaire définit la conscience comme la perception plus ou moins claire des phénomènes qui nous renseignent sur notre existence. Le je est cette partie de la conscience que l'on identifie clairement. Nous définirons le je comme l'ensemble des objets mentaux que nous pouvons décrire par les signes du langage. Le moi est la personnalité totale, la personne potentielle qu'il y a en nous et qui cherche à s'exprimer par l'ego et par le je. Le moi contient le conscient et l'inconscient, sans définir ce qu'est l'inconscient. Nous définirons le moi comme l'ensemble de tous les objets mentaux dans notre cerveau.

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représentation d'un individu

Jung définit un processus d'échange entre la partie consciente et la partie inconsciente. L'individuation c'est l'expansion de la conscience, la capacité de la personnalité consciente à exprimer la personnalité totale.

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l'individuation

Le conscient grandit par rapport à l'inconscient, et le je grandit par rapport à l'ego. C'est un processus qui dure toute la vie. C'est l'expérience de l'unité du moi, qui donne une sensation de plénitude, d'être complet, pas de perfection. C'est quelque chose qu'un adolescent découvre, mais qu'il ne sait pas garder car il ne sait pas ce que c'est. C'est une expérience qu'il peut retrouver plus tard sous certaines conditions, c'est ce processus qui est décrit dans le mythe de la quête du Graal.

Jung définit dans l'inconscient un aspect qu'il appelle l'ombre, c'est cet aspect de notre personnalité qui entre en conflit avec nos attitudes conscientes, cet aspect qui est refoulé (se voir toujours gentil), qui peut exploser soudainement. Cet aspect de notre personnalité contient des potentialités bonnes et mauvaises. Le rejet de l'ombre produit une division de la personnalité, produit un état d'hostilité entre le conscient et l'inconscient. Le rejet de l'ombre empêche l'individuation.

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Jung divise l'inconscient en masculin-féminin. Le masculin est en rapport avec le monde extérieur. Le féminin est en rapport avec le monde intérieur. Le masculin se retrouve chez l'homme et chez la femme. L'animus est l'aspect masculin de l'inconscient chez la femme, tous les objets mentaux qu'une culture suppose être manipulés officiellement par un homme. L'anima est l'aspect féminin de l'inconscient chez l'homme, tous les objets mentaux qu'une culture suppose être manipulés officiellement par une femme. La répartition des activités reconnues officiellement pour chaque sexe correspond à la répartition des activités des deux hémisphères du cerveau, comme si chaque sexe n'utilisait que la moitié de son cerveau. L'homme européen a appris à refouler son aspect féminin dans son anima. La femme européenne a appris à refouler son aspect masculin dans son animus. Pour l'individu européen, animus et anima sont situés dans l'ombre. Le rejet de cette ombre, la non-acceptation consciente du refoulement, empêche l'individuation.

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masculin-féminin

Dans l'anima ont trouve trois éléments importants: les émotions, les sentiments, les humeurs.

L'émotion attribue une valeur réelle à une expérience vécue dans le monde externe ou interne (rêve). Elle provoque des réactions physiques, qui peuvent être perçues, être conscientes et ainsi maîtrisées.

Par contre lorsqu'il y a humeur il y a manipulation de concepts et attribution de valeurs fictives. On ne sait pas bien définir ce qui se passe car les composantes réelles des objets mentaux sont faibles ou nulles, il n'y a pas de relation avec la réalité externe. Tout est beau ou laid, bien ou mal, j'ai envie de quelque chose mais je ne sais pas quoi. On est de bonne humeur ou de mauvaise humeur, et on ne sait pas pourquoi.

Pourquoi parler de l'humeur? Lorsque vous créez ou rechercher une solution à un problème, vous manipulez des concepts qui sont dans le domaine du conscient et de l'inconscient. Vous imaginez le résultat en imaginant l'action (bonne humeur et attaque), si le résultat ne correspond pas à votre prévision vous refusez la solution (mauvaise humeur et fuite) et vous rechercher une autre solution (bonne humeur et attaque). Vous vous mettez en état de stress, et si le cycle continue trop longtemps ce stress vous perturbera plus ou moins selon votre degré d'affectivité. Au moins vous manipulez des objets mentaux de l'inconscient, au plus la composante réelle de l'ensemble des objets mentaux manipulés sera grande, au plus vous ressentirez une émotion qui vous fera agir (attaque).

En général les femmes contrôlent bien leur humeur. Les hommes disent qu'elles changent d'humeur facilement. C'est parce qu'elles la contrôlent bien et c'est une qualité et un avantage. L'homme qui est de mauvaise humeur peut le rester pendant plusieurs jours, et en général il déverse sa mauvaise humeur sur une femme. Pourquoi?

L'homme européen n'est pas habitué à manipuler ce type d'objet mental affectif et il sent que cette humeur a un rapport avec un aspect féminin. Mais cet aspect est refoulé dans l'anima de son inconscient, l'homme agit et réagit avec son aspect masculin alors qu'il devrait utiliser son aspect féminin. Mais comme on ne lui a pas appris, il ne s'en sort pas. Comme il sent qu'il y a un aspect féminin, il accuse la personne féminine qu'il a sous la main, ce qui en général se termine par un conflit auquel aucune des deux personnes ne comprend quelque chose.

L'homme peut avoir plusieurs attitudes envers son anima. Des attitudes inconscientes: la rejeter, se laisser séduire par elle, la séduire. Une attitude consciente: l'accepter.

S'il rejette son anima en entier, elle se retourne contre lui et le détruit. Il devient dur, amer, inflexible.

S'il se laisse séduire par son anima, il est en relation avec la femme qui est en lui, avec une image de femme qui est en lui. Il n'a pas de relation avec les femmes vraies qui existent en dehors de lui, il n' a pas d'émotion. Il est la proie de son humeur qui en général est mauvaise, il rumine. C'est ce qui arrive lorsqu'il se berce d'illusions (concepts) et qu'il ne les compare pas à la réalité externe (percept) par un jugement de vérité.

S'il séduit son anima, il sera de bonne humeur tant qu'il la séduit. C'est ce qui arrive lorsqu'il recherche constamment le bonheur, bonheur qui est considéré comme un droit par la race blanche. Il cherche à être de bonne humeur, il est exubérant, parfois avec l'aide de l'alcool. Il prépare un projet et imagine le bonheur (concept) que sa réalisation lui apportera. Mais la déception est le prix à payer et l'humeur devient mauvaise. Le vrai bonheur (percept) est constitué d'émotions qui s'obtiennent par l'action sur le monde externe.

S'il accepte son anima, il prend conscience de ces objets mentaux en les transférant dans son je. Il a fait un pas vers l'individuation. Il peut alors les utiliser avec plus de chance de succès dans ses jugements. Il sait la différence entre l'image de la femme qui est en lui et les femmes vraies. Il n'a pas peur d'utiliser les émotions et il peut exprimer sa créativité dans la réalité.

Dans l'animus on trouve deux éléments importants: l'agressivité et le raisonnement. L'homme utilise plus ou moins bien ces deux éléments, mais notre culture n'apprend pas à la femme à les maîtriser. La femme peut avoir plusieurs attitudes envers son animus. Elle peut le rejeter, attendre que quelque chose se passe ou l'accepter.

Si elle rejette son animus en entier, elle n'a pas de contrôle sur elle-même. Elle devient tyrannique, vaniteuse, intolérante.

Si elle accepte son animus, il lui donne force et objectivité et elle peut exprimer sa créativité dans la réalité. Lorsque la femme découvre un problème en relation avec son animus, un problème d'agressivité ou de raisonnement, elle peut attendre. Le fait de savoir attendre est une qualité féminine, que l'on retrouve dans l'anima de l'homme et qu'il peut utiliser aussi. Mais si la femme attend trop longtemps, elle connaît une période de solitude qui peut l'amener à rejeter son animus.

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